Facebook propose des services aux internautes et mesure son succès à l'aune du nombre de ses utilisateurs. Tous les humains privés d'accès à internet sont donc une réserve de croissance inexploitée pour le réseau. Inexploitée, ou plutôt à exploiter. Facebook a mis sur pied le projet internet.org qui vise à connecter les 10 % de la population mondiale qui vit dans des régions encore totalement dépourvues d'une infrastructure réseau, via des drones. Lancé l'année dernière, le projet a rapidement progressé et Mark Zuckerberg en personne a annoncé le 30 juillet que le premier de ces drones, Aquila, était prêt à voler.
Cet engin est une prouesse technologique en lui-même. De type aile volante, il est d'une envergure plus large que celle d'un Boeing 737 (42 m) pourtant il pèse moins qu'une voiture (400 kg). Pour ce faire, son fuselage est construit entièrement en fibre de carbone. Alimenté par des panneaux solaires intégrés dans ses ailes, il devra voler de manière autonome pendant trois mois d'affilée dans la stratosphère (entre 18 et 27 km d'altitude).
Aquila devra en outre embarquer l'équipement nécessaire pour relayer internet. La structure du réseau envisagé par Facebook est simple : une station de base communique avec un drone maître qui répète le signal vers d'autres drones esclaves, tous couvrant une zone géographique différente. Mais alors que la communication vers le sol se fera par ondes radio (WiFi ou LTE, Facebook ne le précise pas encore), les drones communiqueront entre eux par laser. Facebook a donc dû également développer des lasers à très haut débit (10 Gbit/s) capables de viser très précisément : selon Mark Zuckerberg, la précision du système actuel lui permet de viser une pièce de monnaie à une distance de 16 km.
De longs mois seront sans doute encore nécessaires pour tester Aquila, corriger ses défauts, assembler ses petits frères et fiabiliser l'infrastructure laser, mais la promesse initiale semble moins inatteignable.