L'ARCEP vient de publier un « état des lieux » du déploiement du WiMAX en France. Cette technologie radio qui travaille entre 3,4 et 3,6 GHz a été longtemps vue comme une potentielle technologie 4G, mais c'est finalement les évolutions des réseaux de téléphonie mobile qui prendront ce rôle.
L'ARCEP a commencé à donner des autorisations en 2006 et actuellement (janvier 2011) il existe 19 entités qui ont une licence permettant de travailler sur ce type de fréquence. On trouve 12 collectivités locales, essentiellement dans des endroits où déployer des réseaux haut débit classiques est difficile, et 7 sociétés privées.
Actuellement, il y a environ 1 350 stations émettrices et (seulement) 21 000 clients particuliers et environ 1 500 clients en entreprises. Les offres diffèrent un peu, essentiellement parce que les entreprises ont des besoins plus élevés que les particuliers, et les prix sont proches de ceux d'une ligne ADSL pour les utilisateurs particuliers. Point intéressant, l'ARCEP note que les réseaux sont moins étendus que ce qui était attendu lors de l'attribution des licences en 2006 et que les réseaux 3G offrent un débit similaire (environ 2 mégabits/s en réception) avec une couverture bien plus étendue que le WiMAX.
Dans la pratique, le WiMAX prose plusieurs problèmes. Le premier est lié aux performances, qui dépendent des conditions météorologiques (en partie) et de la distance entre la station de base et l'utilisateur. Les débits annoncés restent assez faibles en pratique et la promesse d'une connexion « nomade » est vaine : il existe plusieurs variantes de la technologie WiMAX (802.16d, 802.16e et 802.16m) et l'interopérabilité entre les différents opérateurs n'est pas toujours possible. Au final, le WiMAX devrait rester — comme le satellite — cantonné à un marché très particulier, les « oubliés » de l'ADSL.