NVIDIA vient de publier un communiqué de presse répondant aux critiques que Linus Torvalds a formulées la semaine dernière et son très célèbre « NVIDIA, f*** you! » que vous pouvez voir à la 48e minute de la vidéo ci-dessous. Malheureusement, la réponse du fabricant est frustrante. Il aurait été préférable de publier un message simple et claire qui ne soit pas passé au moulin des attachés de presse, voire ne pas envoyer de réponse du tout.
Une réponse qui minimise le problème
Le caméléon, qui a contacté le site Phronix, commence par dire que « soutenir Linux est important pour NVIDIA » et reconnaît qu’il y a des « interrogations autour du manque de compatibilité pour la technologie Optimus ». Un « f* you! » n’est pas une interrogation, mais une condamnation véhémente. La première faute du fabricant est de minimiser les propos et la colère de M. Torvalds pour traiter de ce sujet technique soulevé par une figure prominente et souvent admirée en utilisant ce même ton vague et édulcoré qui est responsable de la frustration de la communauté.
NVIDIA aussi fait son petit doigt d’honneur et répond à côté de la plaque
La réponse de NVIDIA au manque de compatibilité de ses pilotes Linux avec Optimus, qui permet de passer d’un IGP à une carte dédiée à la volée, est une modification de son fichier Readme et Installer destinée aux développeurs du projet Bumblebee qui tente de porter Optimus sur Linux et qui est indépendant de NVIDIA. C’est trop peu, trop tard. Optimus est un exemple criant du manque de soutien de NVIDIA et du manque d’information sur ses GPU. NVIDIA affirme que « même si nous comprenons que certaines personnes préfèreraient que nous fournissions une documentation détaillée sur l’intérieur de tous nos GPU (…), nous avons pris la décision de rendre nos GPU compatibles avec Linux en tirant parti du code commun NVIDIA (les pilotes fermés, NDLR) au lieu de l’infrastructure Linux ». On ne peut s’empêcher d’y voir un doigt d’honneur en réponse à celui de M. Torvalds.
Enfin, le plus décevant est que le communiqué se concentre sur ce que la firme fait pour Linux, c’est-à-dire gérer une « large gamme de GPU » et une participation au noyau Linux ARM, comme si cela était suffisent. La communauté à clairement montré le contraire. Pire encore, il affirme vouloir se concentrer sur « l’expérience GPU systématique ». Un terme répété deux fois dans le communiqué. Non seulement on ne sait pas ce que cela veut dire en terme concret, mais c’est une réponse qui passe complètement à côté du public visé. Personne ne nie la présence de NVIDIA sur Linux. La communauté souhaiterait une coopération pertinente et une communication moins frustrante. Sur ce dernier point, NVIDIA est passé à côté de la plaque.