CPU Grace : un nouvel argument contre le rachat d'ARM par NVIDIA pour Hermann Hauser
Publié le 05/05/2021 - Source : Tom's Hardware
Les accointances entre NVIDIA et ARM ne sont décidément pas du goût de Hermann Hauser, co-fondateur d’ARM. Celui qui qualifiait le rachat de la société par NVIDIA de « désastre » revient à la charge avec une nouvelle ligne à son argumentaire : le CPU Grace. Selon lui, cette puce est la preuve concrète du risque de concurrence déloyale en cas d’acquisition d’ARM par NVIDIA.
Pour rappel, NVIDIA a présenté le CPU Grace lors de la GTC 2021. Il s’agit du premier processeur ARM de l’entreprise. Attendu en 2023 / 2024, il offrirait des performances 10 fois supérieures à celles des serveurs les plus rapides d’aujourd’hui dans les charges de travail d’IA et de HPC selon NVIDIA. L’idée de NVIDIA est d’associer ce CPU Grace à ses GPU dans les centres de données via sa technologie d’interconnexion propriétaire NVLink. Hermann Hauser estime dans les colonnes du Telegraph qu’il y a un risque que NVIDIA utilise son NVLink pour « enfermer les clients dans ses produits », ce qui remettrait en cause le principe de neutralité d’ARM.
Un rachat scruté par de nombreuses instances
NVIDIA a répondu que Hermann n’avait pas bien saisi les enjeux autour du CPU Grace et que ses équipes l’avait conçu « en utilisant la technologie ARM disponible, accessible à tous les détenteurs de licences ARM, bien avant que nous ayons décidé d’acquérir ARM ». Cependant, elle n’a pas fait de commentaires sur le point précis du NVLink soulevé par Hermann Hauser.
Si NVIDIA assure qu’un rachat n’aurait pas d’incidence sur la manière dont ARM accorde ses licences, naturellement, les doutes sont permis. Outre Hermann Hauser, d’autres firmes voient cette appropriation d’un mauvais œil : Qualcomm, Microsoft et Google, et certainement beaucoup d’autres qui préfèrent militer dans l’ombre.
Actuellement, plusieurs instances examinent l’option de rachat. Notamment la FTC (Federal Trade Commission) aux États-Unis, les autorités britanniques, l’Union Européenne ou encore la Chine. Au Royaume-Uni, la CMA (Competition and Markets Authority) doit livrer un rapport sur le sujet d’ici le 31 juillet prochain.